Étudiant.e.s de la Licence professionnelle « Communication des collectivités territoriales et des associations » (LPCom) de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), notre promotion a participé au 31ème forum de l’association Cap’Com, qui se tenait à Bordeaux du 3 au 5 décembre 2019. Il s’agissait pour nous de faire l’expérience de l’immersion au sein de ce réseau la communication publique française.
Né dans les années 1980, Cap’Com réunit des communicants travaillant dans des communes, des départements, des régions, des services de l’Écotat, des agences. Son forum annuel offre aux professionnels de la communication publique la possibilité de sortir des murs de leurs collectivités et institutions. Il constitue l’occasion de réfléchir collectivement aux problématiques et d’échanger de bonnes pratiques professionnelles, en mêlant réflexions stratégiques et perspectives opérationnelles.
Destiné aux étudiant.e.s, professeurs et intervenants de notre département universitaire, ainsi qu’aux praticiens n’ayant pu se rendre au congrès, ce rapport vise à restituer un certain nombre d’observations et d’enseignements sur ce qui fait l’actualité de la communication publique. Il tend à montrer que notre futur métier de chargé de communication se trouve pleinement au cœur des dynamiques et des enjeux politiques et sociaux actuels.
Bonne lecture ! Alexandra Ramond, Juliette Vella, Mathieu Chapet, Sirine Ichou (promo 2019-2020 de la Licence Professionnelle Chargé de communication des collectivités et des associations, UPEC) | Conception graphique : Anthony Brouard | Sous la direction de Benjamin Ferron, Maître de Conférence en Sciences de l’Information et de la Communication et Laurent Thiong-Kay, ATER en Sciences de l’Information et de la Communication – Département de Communication Politique et Publique de l’UPEC.
Suite à l’atelier transverse du mois de janvier 2020 réalisé par les apprenti.e.s de la LP Com de l’UPEC avec l’Observatoire des Libertés Associatives, ce dernier commence sa campagne de communication dans les médias, avec pour point de départ une tribune collective parue dans Libération
Devant les incertitudes du Covid-19, le fact-checking est une pratique vertueuse vous permettant de faire le tri dans l’important flux des informations – souvent contradictoires – que nous devons traiter. Rappel des bonnes pratiques à avoir à l’esprit.
Qui parle ?
Identifier la source d’une information permet ensuite d’évaluer le niveau de crédibilité de cette dernière, voire son degré de subjectivité. Un auteur qui masque son identité, dispose d’un profil récemment créé ou revendique un statut d’autorité sans que ses qualifications soient vérifiables, constituent des signaux d’alert8es. Ces données doivent vous obliger à ne pas prendre l’information en queston pour argent comptant.
Quelle est la nature de l’information ?
Un avis, une rumeur et une information ne sont pas toujours évidents à distinguer. Le contenu se base t-il sur des « faits » ou relèvent-ils d’un « avis » porté sur une situation ? Comment l’auteur a t-il obtenu cette information ? Quelles sont les motivations de l’auteur : souhaite-il simplement transmettre une information ou plutôt avoir raison au sujet d’une polémique ou d’une controverse ? Si vous ne pouvez pas répondre à ces questions de manière satisfaisante, vous devez redoubler d’attention.
Quel sont les autres points de vue sur le sujet ?
Croisez vos sources ! Recouper les informations de plusieurs origines apporte une sécurité supplémentaire : une source unique ne peut-être fiable, même si l’information est partagée par plusieurs centaines de milliers de personnes. Il est aussi intéressant de varier le type de source : sources officielles, grands médias, indépendants…
Les bons outils pour vous aider
En complément des conseils précédents, nous ne pouvons que vous inciter à faire un tour sur les sites spécialisés et les consulter régulièrement. En particulier, nous vous recommandons :
journal Libération qui vous répondent après investigations.
Au fonctionnement similaire, le Live de francetvinfo.fr est également disponible sur l’application mobile. Le fil d’actualité, similaire à celui de Facebook, vous permet de poser vos questions comme vous le feriez sur les réseaux sociaux.
Troisième alternative le site du journal le Monde comporte une page dédié, https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ . Les réponses à vos questions sont regroupés par thèmes, à l’aide de hashtags. Les textes synthétiques et le surlignage vous permettent de comprendre rapidement les données à prendre en compte
En ce qui concerne la fiabilité des sources, nous vous conseillons le Decodex (https://www.lemonde.fr/verification/) qui vous permet, en copiant l’adresse d’un site internet, d’avoir accès à des informations sur la fiabilité de la source en question. Une extension pour les navigateurs Firefox et Chrome sont également disponibles ainsi qu’un chat-bot pour le Messenger de Facebook.
Les bonnes pratiques du « fact-checking »
La nécessaire prise de distance dans un climat anxiogène.
Pour finir, lorsque l’on s’informe, sur Internet ou ailleurs, il faut savoir se préserver. Or, se poser la question de l’impact des informations que l’on consulte n’est pas le premier des réflexes. Pourtant, la surcharge informationnelle et une exposition à de nombreuses informations négatives peuvent avoir un impact significatif sur votre équilibre psychologique. Prendre du recul, cela peut aussi signifier que l’on se limite aux informations essentielles… qui plus est, dans une période aussi angoissante que la présente.
Avec la précision d’un sociologue du politique, Nicolas Pariser met en scène le quotidien d’un cabinet politique, censé contenter les demandes du maire et contribuer à l’efficacité des actions menées dans le cadre municipal. À ce sujet, aucune dimension du travail politique n’est éludée, ou épargnée : de la fatigue ressentie face à l’hyper-rationalisation de l’action publique, à l’absurdité de certains projets de développement territorial en passant par la violence des relations de pouvoir entre conseillers politiques, le réalisateur évoque des sujets complexes, profondément d’actualité. Dans Alice et le maire, le spectateur est invité à s’interroger sur l’absence de « récit » à gauche, à questionner les impasses du « progrès », à envisager « l’impuissance » et la nécessité de la « modestie » en politique. Pariser décrypte le quotidien, les satisfactions, la solitude aussi, de ces métiers au fond peu connus des citoyens.
Profession collaborateur d’élu
À travers l’intronisation de l’espiègle normalienne en politique, Alice et le maire présente le métier de collaborateur de cabinet avec un grand réalisme. Les dimensions de cette profession sont ici passées au crible. On y découvre l’obligation d’être à la disposition de l’élu, jour et nuit. On y observe les mélanges de la vie publique et privée. On y perçoit, plus saillantes que jamais, les contraintes de la communication politique moderne (concision, réactivité, intelligibilité… ).
On y comprend, enfin, que si les universitaires et les représentants politiques manient les idées, ils n’ont pas la même vocation. Car si les intellectuels cherchent à développer des raisonnements sur le monde, les politiques ont quant à eux vocation à transformer la nature même de la société. Dans une chronique parue sur le film pour le pure-player AOC, le politiste Rémi Lefebvre rappelle ainsi que selon « le critique d’art américain Harolds Rosenberg […]